Comment fixer tes tarifs ? (on parle de taux horaire)

J’ai tellement hâte de pas gagner ma vie !

Non, j’ai vérifié : personne n’a jamais dit qu’il ou elle avait hâte de mal gagner sa vie, de gagner moins que le SMIC ou encore de pas avoir assez d’argent pour payer ses factures.

Au-delà de l’expérience sociale ou de s’assurer que ton assurance loyer impayé prendra le relais, être sous-payé n’est pas vraiment un but viable.

illustration d'un personnage à la caisse d'un supermarché

Quand on se lance dans la création de son business, qu’on devient solopreneur ou qu’on ouvre sa micro-entreprise, d’autant plus lorsque c’est un métier passion, c’est quelque chose qu’il faut regarder de très près au risque d’être moins bien payé qu’en travaillant au McDo ou à la caisse d’un supermarché !

Comment on fixe ses tarifs ? Comment on fixe son taux horaire ? Comment s’assurer de gagner correctement sa vie ? C’est ce qu’on va voir dans les prochaines lignes.


Bien gagner sa vie, chacun sa définition !

Ce qui est compliqué dans cette recherche de bien gagner sa vie c’est que chacun a sa définition. Certains cherchent à avoir un simple complément de revenu car ils sont en double activité, d’autres ont un.e conjoint.e qui leur permet de ne pas avoir à gagner plus que de l’argent de poche et pour finir, certains ont adopté un mode de vie très sommaire, nécessitant peu de dépenses vivre comme ils aiment.

Comme tu peux le voir, on est tous différents et donc on va pas essayer de répondre à « comment bien gagner sa vie ? », mais plutôt glisser vers « combien il te faut pour survivre et pouvoir faire des trucs cool qui peuvent coûter un peu de sous ? » (ouais, la question est un peu plus longue).

image d'une businesswomen normande qui part en vacances

Bon, si déjà on est d’accord sur cette définition, est-ce qu’on peut aussi se mettre d’accord sur le fait que bien gagner sa vie c’est de toute façon gagner à minima le SMIC (voire même plus) ?


« Les courses, c’est ma grande passion » – Omar Sharif

La passion, c’est fantastique la passion. La passion ça fait soulever des montagnes et traverser des mers. C’est une énergie qui te pousse à te dépasser et à bosser jours et nuits. Tu vois où je veux en venir ?

Oui, la passion c’est super, mais la passion c’est aussi ton pire ennemi quand on aborde le sujet de la tarification. Pourquoi ? Parce que quand on aime, on ne compte pas… et donc on ne compte pas ses heures non plus !

Jeff, Webdesigner à Rouen

illustration d'un solopreneur devant son pc

Prenons l’exemple de Jeff, un webdesigner de Rouen en Seine-Maritime.

Jeff a 25 ans et vient de terminer sa 3ème année d’école de Webdesign. Il adore ce qu’il fait, au point qu’il a réalisé tous les sites web de ses amis et des entrepreneurs qu’il connaît.

Jeff, freelance/autoentrepreneur, passe tout son temps, tard le soir et weekends inclus, soit à créer des sites web pour des clients, soit à fouiner sur Internet à la recherche d’idées, d’inspirations et de nouvelles connaissances pour être au top du webdesign-game. D’ailleurs, c’est son portfolio et ses compétences qui lui permettent aujourd’hui de vendre deux designs de site web par mois pour 1500€ chacun, soit 3000€ de CA par mois. Oui, Jeff gagne bien sa vie.

Seulement voilà, Jeff n’a jamais vraiment pris le temps de calculer son taux horaire, mais comme je disais, Jeff aime faire ce qu’il fait ! Il bosse :

  • 11h-2h du matin avec 2 ou 3 heures de pause dans la journée ;
  • 6 à 7 jours sur 7 ;

Soit entre 70 et 90h par semaine ! C’est énorme !

Pour la suite, on va partir sur 70h/semaine, soit 280 heures par mois. Ce qui veut dire qu’il a un taux horaire de 3000/280 = 10.7€/ heure… quasi 1€ de moins que le SMIC !

Et encore, on n’a pas parlé du prix de ses assurances, sa mutuelle, son matériel, ses formations ou bien de ses abonnements logiciels, de l’URSSAF, des impôts… ce qui ferait drastiquement baisser le taux horaire global !

image d'un freelance devant son ordinateur

Alors effectivement, tu te dis que c’est peut-être le prix à payer pour la tranquillité d’être son propre patron et éviter de faire tout le travail ingrat qu’on demande à un salarié lambda… et bien oui et non, parce que le boulot de Jeff c’est pas seulement de concevoir des designs, c’est aussi de :

  • trouver des clients ;
  • itérer avec le client sur « à quoi doit ressembler le site » ;
  • faire le SAV ;
  • répondre aux mails ;
  • et gérer l’administratif (facture, compta, impayés, relances,…).

La vraie question : Comment fixer ses tarifs ?

illustration d'une todo list d'un businessman

Alors pour éviter les pièges de la passion et de la sous-évaluation, c’est essentiel de bien fixer ses tarifs. Pour faire ça, plusieurs étapes :

  1. Calculer ton coût de revient : Il faut inclure toutes les charges de ton business
    • fixe : assurance, mutuelle, matériels, licences et abonnements des logiciels, URSSAF, taxes, impôts, …
    • variable : formations, frais kilométriques, entretien matériel et véhicule, …
  2. Évaluer ton temps de travail : Calcule un taux horaire réaliste en fonction des heures durant lesquelles tu travailles. Tu peux utiliser des outils pour chronométrer chacune de tes actions (faire ce que tu sais faire, prospecter, être visible sur les réseaux, répondre à tes clients, faire le SAV, ..)
  3. Étudier le marché : Analyse les tarifs de ta concurrence.
  4. Définir tes objectifs financiers : Fixe un revenu souhaité et ajuste les tarifs en conséquence.

Bon, fixer ses tarifs, tu vois bien, c’est pas une science exacte. Cela dit, en y réfléchissant un petit peu, tu pourras éviter les pièges et te garantir un revenu correct et pérenne tout en valorisant ton travail correctement.

Attention, ce n’est pas parce que tu as su définir un tarif qui te permette de vivre convenablement que tu pourras vendre à ce prix là ! Il faudra adapter tes tarifs en fonction de la demande, être flexible et prêt à les ajuster en fonction des retours du marché (si t’as suffisamment de retours positif ou aucun retour par exemple).

Alors, prêt à revoir tes tarifs et à t’assurer une rémunération à la hauteur de ton talent ?